effronté, ée,
adj. (è-fron-té tée)
- 1Qui a du front, de l'impudence, qui ne rougit de rien. Une femme effrontée.
J'approuve bien la modestie ; Je hais les amants effrontés
. [Régnier, Contre un amoureux.]Au mépris du bon sens, le burlesque effronté Trompa les yeux d'abord, plut par sa nouveauté
. [Boileau, L'art poétique]On n'est point effronté par choix, mais par complexion
. [La Bruyère, VIII]Un diable, cornard effronté, Vilains, ici guette vos belles
. [Béranger, Contrat.]Effronté comme un page de cour, ou, simplement, comme un page, très effronté.
On dit encore : effronté comme un moineau.
- 2Il se dit aussi des choses.
Ce n'est pas que je croie en ces temps effrontés....
[Régnier, Satires]Et d'un zèle effronté couvrant son attentat
. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]Voyez quelle assurance en cet oeil effronté !
[Rotrou, Antigone]Ces douces Ménades.... Se font des mois entiers, sur un lit effronté, Traiter d'une visible et parfaite santé
. [Boileau, Satires]J'abandonne ce traître à toute ta colère ; Étouffe dans son sang ses désirs effrontés
. [Racine, Phèdre]Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts pour l'embellir ont uni leurs merveilles
. [Gilbert, Le XVIIIe siècle]Luxe effronté
. [Chénier M. J. Gracques, I, 2] - 3 Substantivement. Un effronté. Une effrontée.
Quoi Chrispe rira donc avec cette effrontée Du plaisir qu'elle a pris à m'avoir irritée ?
[Tristan, La Mort de Chrispe ou Les Malheurs domestiques du Grand Constantin]Qu'une jeune effrontée, une insolente esclave Vienne en ce lieu donner des frères à mes fils
. [Rotrou, Hercules mourant]Hé ! la bonne effrontée !
[Molière, Sganarelle, ou Le cocu imaginaire]Sectaire du XVIe siècle qui niait la personnalité du Saint-Esprit.
nf Effrontée, sorte d'ancienne coiffure de femme.
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